Les gorilles seraient en danger d’extinction dans la nature. A contrario, la situation est largement différente dans les zoos du vieux continent, puisque ces espèces seraient trop nombreuses.
Face à la situation, l’Association européenne des zoos et des aquariums ou l’Eaza songerait à procéder à l’euthanasie des gorilles mâles afin d’avoir un meilleur équilibre. Explications.
Tout savoir sur les gorilles des plaines occidentales
Les gorilles des plaines occidentales sont classés comme étant les plus petites espèces de gorilles appartenant à la famille des Hominidés. Ils dorment principalement au sol ou sur les fourches des grosses branches. Leurs spécificités ? Ils vivent en groupe.
L’ensemble de leur population est dirigée par le mâle le plus âgé. Celui-ci se charge de régler les disputes que ce soit en y intervenant ou en établissant un simple contact visuel.
Ces espèces arborent un gabarit allant entre 1,4 m et 1,7 m pour près de 130 à 180 kg. Ils se démarquent avec leur pelage brun noir et leur touffe de poils rousse située sur le sommet de la tête. Les mâles se distinguent grâce à leur toison argentée et leur poitrine dénuée de poils.
Les gorilles des plaines occidentales mâles ont de très grandes canines pour s’intimider entre eux. Végétariens, ils se nourrissent principalement de fruits, des feuilles, des graines, de l’écorce et des racines, mais également des herbes ainsi que des insectes.
La menace d’extinction de l’espèce
Les gorilles des plaines de l’ouest sont menacés. Sur les 25 dernières années, leur nombre aurait baissé jusqu’à près de 60% d’après la fondation Franz Weber. Cela est dû au braconnage, aux maladies et à la perte de l’habitat.
Pour commencer, sachez qu’ils sont particulièrement sensibles à certains virus et à l’Ebola ( l’une des raisons qui ont entrainé le décès de 75% des gorilles entre l’année 1995 et 2000). La perte de l’habitat est également une problématique à ne pas négliger. Cela est causé par l’abattage des arbres, l’extraction des sols, la construction de route, et bien d’autres encore.
Si les espèces en captivités se trouvent tranquillement dans des parcs protégés, d’autres, quant à eux, sont victimes de braconnage. Ils sont chassés pour le commerce des animaux vivants ou pour la viande de brousse. Un phénomène qui d’ailleurs a été vulgarisé depuis l’élaboration des routes à travers les forêts tropicales au milieu des années 90. Inconsciemment, cela a facilité l’accès des braconniers à gorilla gorilla gorilla.
Il est important de rappeler que la viande de ces espèces possède de nombreuses vertus non négligeables. C’est pourquoi de plus en plus de chasseurs se lancent dans la revente de leur chair sur le marché noir. D’autres parties des corps comme les mains, les pieds et la tête sont prisés.
Les gorilles en surpopulation
Si à l’état sauvage, les gorilles de l’ouest sont menacés, dans les zoos européens, ils seraient trop nombreux selon l’Eaza dont le zoo dispose de 463 individus incluant 212 mâles dans ses parcs animaliers.
Face à cette circonstance, la gestion du nombre des gorilles mâles s’impose. Justement, un document interne a été publié par le quotidien britannique « The Guardian ». La solution serait donc de castrer et de garder les primates adultes célibataires en isolement. Et ce, durant une grande partie de leur vie. Toutefois, si cette mesure ne permet pas de régler la « surpopulation », l’abattage serait « l’outil le plus approprié si l’on parle strictement du point de vue biologique ».
L’euthanasie des gorilles : une solution risquée
Le porte-parole d’Eaza admet que l’euthanasie faisait partie de leur plan de gestion de la surpopulation des primates. L’Association des zoos et aquariums a expliqué qu’il faudra mettre en place des plans d’urgence afin de garder la population le plus diverse possible, que ce soit sur le plan démographique ou génétique.
Il a néanmoins souligné que : « Jusqu’à présent, aucun gorille n’a été abattu et nous ne recommandons pas actuellement le recours à l’abattage – il est peu probable que cela change à court ou moyen terme. »
Selon les détails dans le document susmentionné : « le principal inconvénient de cette option est qu’elle est controversée dans de nombreux pays et parfois illégale, dans des circonstances spécifiques. Toute discussion sur l’abattage peut rapidement devenir une discussion émotionnelle, car il est facile d’éprouver de l’empathie pour les gorilles. Le risque est grand qu’une réaction émotionnelle du public et/ou du personnel des zoos et des gardiens, catalysée par les médias sociaux, inflige des dommages aux zoos et aux aquariums. »
Y a-t-il une possibilité de réintroduire les gorilles mâles dans la nature ?
L’abattage a suscité une énorme polémique notamment au niveau de la FFW. La présidente de la fondation, Vera Weber a dit que « les gorilles sont gravement menacés dans la nature, pourtant, en captivité on prévoit d’en tuer pour réduire leur nombre. Voilà bien la preuve que le concept actuel des zoos est totalement dépassé et n’apporte rien à la protection des espèces ».
Quelle serait alors la meilleure méthode pour réduire le surnombre tout en gardant le bien-être des gorilles mâles ? Est-ce envisageable de les laisser en liberté et de les réintégrer dans la nature ? Une suggestion qui, malheureusement, ne peut pas être exécutée (sauf cas exceptionnel).
A l’évidence, elle n’est pas recommandée par « Les experts de l’Union internationale pour la conservation de la nature (l’UICN). » selon le biologiste de la fondation, Dr Monica Biondo. De plus, relâcher ces gorilles de l’ouest est un processus assez complexe puisqu’il existe encore trop peu d’habitats dans la nature. Ils pourraient également anéantir les populations sauvages s’ils sont porteurs de maladies.
La tentative de réintroduction de ces espèces dans la nature peut se faire uniquement pour les « les grands singes nés dans des sanctuaires situés dans leur pays de répartition et de parents en attente de réintroduction » d’après l’UICN.
En conclusion, ce scandale met en lumière les dilemmes autour de la préservation des gorilles mâles dans la nature et de trouver une solution sur le problème de surpopulation. Les affirmations de la fondation FFW semble toutefois assez prometteuse.
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